Bukowski Fr

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Du courage, de l’abnégation, de la résilience… autant de mots susceptibles de résumer les valeurs du combo francilien qui, après avoir surmonté la pire des épreuves, aurait tout simplement pu jeter l’éponge. Seulement, Bukowski est un bien plus qu’un simple groupe de rock. C’est une famille. Un clan emmené par Mathieu Dottel, chanteur-guitariste aussi tenace qu’inspiré, qui a tenu à continuer l’aventure après la disparition de son frère Julien, bassiste présent à ses côtés depuis le début de l’histoire lancée en 2007. Pendant une quinzaine d’années, les musiciens ont écumé les salles, taillé la route, et sorti 5 albums, tous enregistrés avec cette incroyable sensation d’urgence mêlée à un son à la fois dense et puissant, sorte de croisement entre le stoner, le metal et le hard rock.

 

Avec cet album éponyme, Bukowski réalise une profession de foi et célèbre autant la continuité qu’un nouveau départ. Mis en boîte avec son nouveau batteur, arrivé en 2019, les quatre musiciens – Mathieu à la guitare et au chant, Clément à la guitare, Julien à la basse et donc Romain à la batterie – ont profité de la pause forcée liée à la pandémie pour découvrir de nouveaux horizons et explorer des territoires sonores jusque-là inédits. Entre les sessions réalisées en compagnie de HK (Loudblast, Black Bomb A, Otargos…) au studio Vamacara et le travail à distance qui aura poussé les musiciens à se tourner vers la solution informatique pour mettre en place de nombreux arrangements, le groupe profite cette manière de travailler pour développer des nouvelles idées. Alors qu’il a si souvent été étiqueté stoner au fil des ans, Bukoswki s’affirme comme une formation capable de beaucoup plus, quelque part entre le rock solide et l’alternative metal. L’écoute de ce nouvel album en est la preuve irréfutable.

 

Après une entrée en matière directe et dans ta face à travers un « From Above » qui fleure bon le Bukowski pur jus, les choses évoluent au gré ses chansons. Le groupe prend son temps, ose les ambiances plus progressives, n’hésitant pas à flirter avec les sept minutes sur son « Breathin’ Underwater » ou à faire le choix du chant en français sur « Arcus », enregistré en compagnie de Wojtek, champion incontesté de la ligue de battle a cappella Rap Contenders. Un grand pas dans une nouvelle direction qui n’entame en rien l’identité affirmée du combo, dont l’ADN fermement ancré dans la saturation confirme combien le rock reste la base de son univers, aussi vaste soit-il. La preuve en est avec « My Claws » et sa puissance de feu couplée à ses refrains plus mélodiques ou l’impactant « The Third Day » de moins de deux minutes et son riff saccadé qui vous découpe les enceintes avec le tranchant d’un médiator en adamantium.

 

Sur scène, l’album sera défendu en compagnie de Max, proche de Julien et ancien guitariste de Full Throttle Baby, qui passe désormais à la basse. Un relais autant qu’une dédicace pour ce gaucher qui reprend la 4-cordes et le backline de son ami et prédécesseur. Une histoire de famille, on vous l’avait dit. Long Live Bukowski !